MEPACT®
Takeda Pharma AG
OEMéd
Composition
Principe actif: Mifamurtide (analogue totalement synthétique d'un composant de la paroi cellulaire de Mycobacterium sp.).
Excipients: 1-Palmitoyl-2-oléoyl-sn-glycéro-3-phosphocholine (POPC); sel monosodique de 1,2-dioléoyl-sn-glycéro-3-phospho-L-sérine (OOPS).
Forme galénique et quantité de principe actif par unité
Poudre pour dispersion à diluer pour dispersion pour perfusion.
Chaque flacon contient 4 mg de mifamurtide.
Après reconstitution, chaque ml de dispersion dans le flacon contient 0,08 mg de mifamurtide.
Indications/Possibilités d’emploi
MEPACT est administré en association avec une polychimiothérapie postopératoire dans le traitement de l'ostéosarcome de haut grade non métastatique opérable après une exérèse chirurgicale macroscopiquement complète. La sécurité et l'efficacité ont été évaluées au cours d'études incluant des patients âgés de 2 à 30 ans au moment du diagnostic initial (voir «Propriétés/Effets»).
Posologie/Mode d’emploi
Le traitement par MEPACT devra être mis en place et supervisé par des spécialistes qualifiés dans le diagnostic et le traitement de l'ostéosarcome.
La dose de mifamurtide recommandée pour les enfants à partir de 2 ans, les adolescents et les jeunes adultes est de 2 mg/m2 de surface corporelle. Elle est administrée comme infusion en perfusion i.v. en 1 heure deux fois par semaine à 3 jours d'intervalle minimum pendant 12 semaines, puis une fois par semaine pendant 24 semaines supplémentaires (soit un total de 48 perfusions en 36 semaines).
MEPACT ne doit pas être administré par injection en bolus.
Pour les instructions concernant la reconstitution, le filtrage au moyen du filtre fourni et la dilution avant administration, voir «Remarques concernant la manipulation».
Comme l'étude randomisée de phase III ne portait que sur des patients ne dépassant pas l'âge de 30 ans, les données sont insuffisantes pour recommander l'administration de MEPACT chez les patients âgés de plus de 30 ans.
Il est recommandé de surveiller de façon continue les fonctions rénale et hépatique lorsque MEPACT est administré après la chimiothérapie, et ce jusqu'à la fin du traitement.
Instructions spéciales pour la posologie
Patients pédiatriques
La sécurité et l'efficacité de MEPACT ont été établies chez l'enfant à partir de 2 ans. L'utilisation n'est pas recommandée chez l'enfant de moins de 2 ans en raison de l'absence de données de sécurité et d'efficacité.
Patients âgés
Il n'existe aucune donnée sur la sécurité et l'efficacité du mifamurtide chez les patients ≥65 ans avec ostéosarcome.
Insuffisance hépatique
Une insuffisance hépatique légère à modérée (classe A ou B de Child-Pugh) n'a pas eu d'effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique du mifamurtide. Aucun ajustement posologique n'est donc nécessaire. La prudence est cependant de mise chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée en raison de la plus grande variabilité des paramètres pharmacocinétiques chez ces sujets.
Le mifamurtide n'a pas été évalué chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh). Une prudence particulière est donc recommandée lors de l'utilisation de MEPACT chez de tels patients.
Insuffisance rénale
Une insuffisance rénale légère à modérée [clairance de la créatinine (Clcr) ≥30 ml/min] n'a pas eu d'effet cliniquement significatif sur la pharmacocinétique du mifamurtide. Aucun ajustement posologique n'est donc nécessaire.
Le mifamurtide n'a pas été évalué chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère. Une prudence particulière est donc recommandée lors de l'utilisation de MEPACT chez de tels patients.
Contre-indications
Hypersensibilité au principe actif ou à l'un des excipients.
Utilisation concomitante de ciclosporine ou d'autres inhibiteurs de la calcineurine (voir «Interactions»).
Utilisation concomitante d'anti-inflammatoires non stéroïdiens administrés à forte dose (AINS, inhibiteurs de la cyclo-oxygénase) (voir «Interactions»).
Mises en garde et précautions
Réaction inflammatoire
L'association de MEPACT à des signes de réaction inflammatoire prononcée, notamment de péricardite et de pleurite, a été peu fréquente. MEPACT doit être administré avec prudence aux patients ayant des antécédents de maladie auto-immune, de maladie inflammatoire ou d'autres maladies du collagène. Pendant l'administration de MEPACT, des signes ou symptômes inhabituels doivent être recherchés, par exemple une arthrite ou une synovite, évocateurs de réactions inflammatoires incontrôlées.
Maladies cardiovasculaires
Les patients ayant des antécédents de thrombose veineuse, d'angéite ou de maladies cardiovasculaires instables doivent être surveillés étroitement pendant l'administration de MEPACT. En cas de persistance et d'aggravation des symptômes, l'administration doit être reportée ou interrompue.
Détresse respiratoire
L'administration prophylactique de bronchodilatateurs doit être envisagée chez les patients ayant des antécédents d'asthme ou d'autre maladie pulmonaire obstructive chronique. Deux patients asthmatiques ont présenté une détresse respiratoire légère à modérée associée au traitement. En cas de réaction respiratoire grave, l'administration de MEPACT doit être interrompue et un traitement adéquat instauré.
Neutropénie
L'administration de MEPACT a souvent été associée à une neutropénie transitoire, généralement lorsqu'il est utilisé en association avec une chimiothérapie. Les épisodes de neutropénie fébrile doivent être surveillés et pris en charge de façon adéquate. MEPACT peut être administré au cours des périodes de neutropénie, mais la fièvre ultérieure associée au traitement doit être étroitement surveillée. En cas de fièvre ou de frissons persistant plus de 8 heures après l'administration de MEPACT, un examen doit être réalisé pour détecter une éventuelle sepsie.
Réactions allergiques
Des réactions allergiques, notamment des éruptions cutanées, un essoufflement et une hypertension de grade 4, ont été occasionnellement associées au traitement par MEPACT. Il peut s'avérer difficile de distinguer les réactions allergiques des réactions inflammatoires excessives. Toutefois, des signes de réaction allergique doivent être recherchés.
Toxicité gastro-intestinale
La nausée, les vomissements et la perte d'appétit sont des effets indésirables très frequents associés à MEPACT. La toxicité gastro-intestinale peut être exacerbée lorsque MEPACT est utilisé en association avec une polychimiothérapie à dose élevée. Elle a par ailleurs été associée à un recours accru à l'alimentation parentérale.
Autres
Des hémorragies ont été observées chez l'animal à des doses très élevées. Celles-ci ne devraient pas se produire à la dose recommandée, mais il est toutefois conseillé de surveiller les paramètres de coagulation après l'administration de la première dose, puis une nouvelle fois après plusieurs doses.
Interactions
Interactions pharmacodynamiques
Peu d'études ont été menées sur une éventuelle interaction entre MEPACT et une chimiothérapie. Bien que ces études ne soient pas concluantes, aucune interférence entre MEPACT et les effets anti-tumoraux d'une chimiothérapie n'a été démontrée.
Il est recommandé d'administrer MEPACT et la doxorubicine ou d'autres médicaments lipophiles à des moments différents lorsqu'ils sont utilisés dans un même schéma chimiothérapeutique.
L'administration de MEPACT en association avec la ciclosporine ou d'autres inhibiteurs de la calcineurine est contre-indiquée en raison de leur effet hypothétique sur les macrophages spléniques et la fonction des cellules phagocytaires mononucléées (voir «Contre-indications»).
Par ailleurs, il a été démontré in vitro que les AINS administrés à dose élevée (inhibiteurs de la cyclo-oxygénase) peuvent inhiber le facteur d'activation des macrophages du mifamurtide liposomale. Par conséquent, l'administration concomitante d'AINS à dose élevée est contre-indiquée (voir «Contre-indications»).
Le mifamurtide agissant par le biais d'une stimulation du système immunitaire, l'utilisation chronique ou systémique des corticoïdes doit être évitée pendant le traitement par MEPACT.
Dans une vaste étude randomisée et contrôlée, MEPACT, administré à la dose et selon le protocole recommandés, en association avec d'autres médicaments entraînant une toxicité rénale (cisplatine, ifosfamide) ou hépatique (méthotrexate à dose élevée, ifosfamide), n'a pas augmenté ces toxicités. Par conséquent, aucun ajustement de la dose de mifamurtide ne s'est avéré nécessaire.
Interactions pharmacocinétiques
Les études d'interactions in vitro ont révélé que le mifamurtide liposomale et non liposomale n'inhibe pas l'activité métabolique du cytochrome P450 dans les microsomes hépatiques humains groupés. Le mifamurtide liposomale et non liposomale n'induit pas l'activité métabolique ou la transcription du cytochrome P450 dans les cultures primaires d'hépatocytes humains fraîchement isolés. Par conséquent, le mifamurtide ne devrait pas interagir avec des substances métabolisées par le cytochrome P450.
Grossesse/Allaitement
Grossesse
On ne dispose pas de données concernant l'utilisation du mifamurtide chez la femme enceinte. Les études menées chez l'animal sont insuffisantes et ne permettent pas d'exclure une éventuelle toxicité sur la reproduction (voir «Données précliniques»). MEPACT est contre-indiqué pendant la grossesse ainsi que chez la femme n'utilisant pas une contraception efficace.
Allaitement
L'éventuel passage du mifamurtide dans le lait maternel n'a pas été étudié. La décision de poursuivre ou d'interrompre l'allaitement ou le traitement doit être prise en tenant compte des bénéfices de l'allaitement pour l'enfant et des bénéfices du traitement par MEPACT chez la mère.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines
Les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines n'ont fait l'objet d'aucune étude. Certains effets indésirables très fréquents ou fréquents associés au traitement par MEPACT (tels que les étourdissements, les vertiges, la fatigue et le flou visuel) peuvent avoir un effet sur l'aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines.
Effets indésirables
Les 248 patients traités par MEPACT au cours des études à un bras de phase I et II ont tous présenté au moins un effet indésirable. Les effets indésirables les plus fréquents, survenus chez >50% des patients, étaient: frissons, fièvre, fatigue, nausées, tachycardie et céphalées. Plusieurs des effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont considérés comme étant associés au mécanisme d’action du mifamurtide.
Le profil des effets indésirables est consistant, que les données résumées proviennent de toutes les études antérieures (n = 248) ou uniquement des études sur l’ostéosarcome (n = 51).
Les effets indésirables ci-dessous sont classés par classe de systèmes d'organes et par fréquence. Les catégories de fréquence sont définies d’après la convention suivante: Très fréquents (≥1/10), fréquents (≥1/100, <1/10).
Infections et infestations
Fréquents: sepsie, cellulite, rhino-pharyngite, infection au point d’insertion du cathéter, infection des voies respiratoires supérieures, infection urinaire, pharyngite, infection à Herpes simplex.
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très fréquents: anémie (10%).
Fréquents: leucopénie, thrombocytopénie, granulocytopénie, neutropénie fébrile.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Très fréquents: anorexie (21%).
Fréquents: déshydratation, hypokaliémie, perte d’appétit, perte de poids.
Affections psychiatriques
Fréquents: état confusionnel, dépression, insomnie, anxiété.
Affections du système nerveux
Très fréquents: céphalées (50%), étourdissement (17%).
Fréquents: paresthésie, hypoesthésie, tremblement, somnolence, léthargie.
Affections oculaires
Fréquents: flou visuel.
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Fréquents: vertiges, acouphène, perte auditive.
Affections cardiaques
Très fréquents: tachycardie (50%).
Fréquents: cyanose, palpitations.
Affections vasculaires
Très fréquents: hypotension (29%), hypertension (26%).
Fréquents: phlébite, bouffées congestives, pâleur.
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Très fréquents: dyspnée (21%), toux (18%), tachypnée (13%).
Fréquents: épanchement pleural, toux productive, hémoptysie, respiration sifflante, épistaxis, dyspnée d’effort, congestion des sinus, congestion nasale, douleur pharyngolaryngée.
Affections gastro-intestinales
Très fréquents: nausée (57%), vomissements (44%), constipation (17%), diarrhée (13%), douleur abdominale (11%).
Fréquents: douleur abdominale haute, dyspepsie, distension abdominale, douleur abdominale basse.
Affections hépatobiliaires
Fréquents: douleur hépatique.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très fréquents: hyperhidrose (11%).
Fréquents: éruption cutanée, prurit, érythème, alopécie, sécheresse cutanée.
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif
Très fréquents: myalgie (31%), dorsalgie (15%), douleur des extrémités (12%), arthralgie (10%).
Fréquents: spasmes musculaires, rigidité musculo-squelettique, douleur cervicale, douleur de l’aine, douleur osseuse, douleur d’épaule ou douleur de la paroi thoracique.
Affections du reins et des voies urinaires
Fréquents: hématurie, dysurie, pollakiurie, augmentation de la créatinine.
Affections des organes de reproduction et du seins
Fréquents: dysménorrhée.
Troubles généraux et accidents liés au site d'administration
Très fréquents: frissons (89%), fièvre (85%), fatigue (53%), hypothermie (23%), douleur (15%), asthénie (13%), malaise (13%), douleur thoracique (11%).
Fréquents: œdème périphérique, œdème, mucosite, douleur et autres réactions au point d’injection/de perfusion, douleur au point d’insertion du cathéter, douleur cancéreuse, gêne thoracique, sensibilité au froid.
Troubles du système immunitaire
Une réaction allergique sévère survenue après la première transfusion de mifamurtide à une dose de 6 mg/m2 a été rapportée lors d’une étude de phase I.
Le patient souffrait de tremblements, frissons, fièvre, nausées, vomissements, toux incontrôlable, détresse respiratoire, lèvres cyanosées, vertiges, faiblesse, hypotension, tachycardie, hypertension et hypothermie, qui ont entraîné l’arrêt de l’étude. Une réaction allergique (hypertension) de grade 4 ayant nécessité une hospitalisation a également été rapportée lors d’une étude de phase III (voir «Mises en garde et précautions»).
Surdosage
La dose maximale tolérée était de 4 à 6 mg/m2 dans les études de phase I, avec une grande variabilité d'effets indésirables. Les symptomes associés aux doses élevées et/ou limitant la posologie n'engagent pas le pronostic vital, et incluent la fièvre, les frissons, la fatigue, la nausée, les vomissements, les céphalées et l'hypo- ou l'hypertension.
En cas de surdosage, il est recommandé d'instaurer un traitement d'appoint adéquat. Les mesures d'appoint devraient être fondées sur les lignes directrices institutionnelles et sur les symptômes cliniques observés.
Propriétés/Effets
Code ATC: L03AX15
Mécanisme d'action
Le mifamurtide (muramyl tripeptide phosphatidyl ethanolamine, MTP-PE) est un dérivé totalement synthétique du muramyl dipeptide (MDP), composant immunostimulateur des parois cellulaires de Mycobacterium sp. Son action immunostimulatrice est similaire à celle du MDP naturel. MEPACT est une formulation liposomale spécifiquement conçue pour un ciblage in vivo vers les macrophages par perfusion intraveineuse, qui in vivo après perfusion intraveineuse pénètre spécifiquement dans les macrophages.
Le MTP-PE est un ligand spécifique du NOD2, un récepteur qui se trouve principalement sur les monocytes, les cellules dendritiques et les macrophages. Le MTP-PE est un activateur des macrophages. L'activation des macrophages humains par MEPACT est associée à la production de cytokines, notamment le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF- α), l'interleukine-1 (IL-1 β), IL-6, IL-8, et IL-12 et les molécules d'adhérence, notamment l'antigène-1 associé à la fonction lymphocytaire (LFA-1) et la molécule-1 d'adhésion intercellulaire (ICAM-1). Des monocytes humains traités in-vitro avec MTP-PE ont détruit des cellules tumorales allogéniques et autologues (y compris mélanomes, carcinomes des ovaires, du côlon et du rein), mais n'ont présenté aucune toxicité envers les cellules normales. L'administration in vivo de MEPACT a entraîné une inhibition de la croissance tumorale dans des modèles de métastases pulmonaires, de cancers de la peau et du foie et de fibrosarcomes chez la souris et le rat.
Une amélioration significative de la survie sans rechute a également été démontrée chez le chien dans le traitement adjuvant de l'ostéosarcome et de l'hémangiosarcome. Le mécanisme exact selon lequel l'activation par MEPACT des monocytes et macrophages entraîne une activité antitumorale chez l'animal et l'être humain n'est pas encore connu.
Études cliniques
Dans une étude randomisée de phase III menée sur n=678 patients (tranche d'âge de 1,4 à 30,6 ans) souffrant d'un ostéosarcome de haut grade résécable nouvellement diagnostiqué, l'adjonction de MEPACT à une polychimiothérapie à base de cisplastine ou de doxorubicine et de méthotrexate avec ou sans ifosfamide a entraîné une augmentation significative du taux de survie globale par rapport à la chimiothérapie seule. L'adjonction de MEPACT a réduit le risque de mortalité de 28% par rapport à la chimiothérapie seule (risque relatif = 0,72 [intervalles de confiance de 95% = 0,53; 0,97], p=0,031).
Pharmacocinétique
Après administration intraveineuse d'une dose de 4 mg à des adultes sains, le mifamurtide a été éliminé du sérum avec une demi-vie de 2,05±0,40 heures et les concentrations sériques totales (c.-à-d. la somme de la fraction liposomale et de la fraction libre) ont été très basses. L'ASC moyenne était de 17,0±4,86 h × nM et la Cmax était de 15,7±3,72 nM.
La pharmacocinétique du mifamurtide chez les patients n'a pas été significativement différente de celle observée chez les sujets sains.
Une étude à doses multiples (2 fois par semaine) n'a révélé aucun indice d'accumulation du mifamurtide, que ce soit pour la concentration totale ou pour la fraction libre.
Distribution
Six heures après l'injection de liposomes marqués contenant 1 mg de mifamurtide, une radioactivité a été observée dans le foie, la rate, le nasopharynx, la thyroïde et, à moindre mesure, les poumons. Les liposomes ont été phagocytés par les cellules du système réticulo-endothélial. Chez 2 des 4 patients présentant des métastases pulmonaires, la radioactivité était associée aux métastases pulmonaires.
Métabolisme
Le métabolisme du L-MTP-PE n'a pas été étudié chez l'être humain.
Elimination
Après injection de liposomes radiomarqués contenant du mifamurtide, la demi-vie moyenne de la substance marquée a été biphasique, avec une demi-vie α d'environ 15 minutes et une demi-vie terminale d'environ 18 heures.
Cinétique pour certains groupes de patients
Enfants/Adolescents
La pharmacocinétique du mifamurtide a été étudiée chez des patients atteints d'un ostéosarcome et âgés d'au moins 6 ans. La clairance et la demi-vie n'ayant pas été significativement différentes de celles observées chez les adultes, la posologie recommandée de 2 mg/m2 peut être considérée comme adéquate pour tous les groupes d'âge.
Insuffisance rénale
La pharmacocinétique d'une dose unique de 4 mg de mifamurtide a été comparée chez des adultes présentant une insuffisance rénale légère (n=9) ou modérée (n=8) et chez des adultes ayant une fonction rénale normale (Clcr >80 ml/min, n=16). Une insuffisance rénale légère (50 ml/min ≤ Clcr ≤80 ml/min) ou modérée (30 ml/min ≤ Clcr <50 ml/min) n'a pas eu d'influence significative sur la clairance du MTP-PE total, ni sur l'exposition systémique (ASCinf) du MTP-PE libre (non lié aux liposomes).
Le mifamurtide n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (Clcr <30 ml/min).
Insuffisance hépatique
La pharmacocinétique d'une dose unique de 4 mg de mifamurtide a été comparée chez des adultes présentant une insuffisance hépatique légère (classe A de Child-Pugh; n=9) ou modérée (classe B de Child-Pugh; n=8) et chez des adultes ayant une fonction hépatique normale (n=19). Une insuffisance hépatique légère n'a pas eu d'influence significative sur l'exposition systémique (ASCinf) du MTP-PE total. La demi-vie du MTP-PE total et celle du MTP-PE libre ont également été semblables à celles observées chez les sujets sains. Lors d'une insuffisance hépatique modérée, la variabilité des paramètres pharmacocinétiques a globalement été plus grande et l'ASCinf du MTP-PE total a été supérieure de 19% par rapport à celle de sujets ayant une fonction hépatique normale (IC à 90%: 94,1%-151%). Chez ces patients, la demi-vie du MTP-PE total et celle du MTP-PE libre ont été allongées d'environ une heure par rapport à celles de sujets sains.
En outre, lors d'une insuffisance hépatique légère à modérée, l'ASCinf plasmatique moyenne du MTP-PE libre (non lié aux liposomes) a été supérieure de 47% par rapport aux valeurs correspondantes des groupes ayant une fonction hépatique normale. Ces différences sont considérées comme non cliniquement significatives.
Le mifamurtide n'a pas été étudié chez les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (classe C de Child-Pugh).
Données précliniques
Chez les espèces sensibles (le lapin et le chien), la dose quotidienne de mifamurtide liposomal la plus élevée n'entraînant aucun effet indésirable est 0,1 mg/kg, soit de 1,2 et à 2 mg/m2, respectivement. Chez l'animal, la dose de MEPACT sans effet indésirable observé correspond approximativement à la dose de 2 mg/m2 recommandée chez l'homme.
Des données extraites d'une étude menée durant six mois chez le chien, au cours de laquelle ont été administrées, par voie intraveineuse, des doses quotidiennes de MEPACT allant jusqu'à 0,5 mg/kg (10 mg/m2), indiquent une marge de sécurité pour l'exposition cumulative de 8 à 19 fois quant à la toxicité manifeste pour la dose clinique prévue chez l'homme. Les principaux effets toxiques associés à ces doses quotidiennes de MEPACT élevées et cumulatives sont essentiellement des effets pharmacologiques exacerbés:
pyrexie, signes d'une réaction inflammatoire prononcée se manifestant par une synovite, bronchopneumonie, péricardite et nécrose inflammatoire du foie et de la moelle osseuse. Les effets suivants ont également été observés:
hémorragie et allongement des temps de coagulation, infarctus, changements morphologiques de la paroi des petites artères, œdème et congestion du système nerveux central, effets cardiaques mineurs, et hyponatrémie légère. MEPACT n'est pas mutagène et n'a entraîné chez le rat et le lapin aucun effet tératogène. Des effets embryotoxiques sont observés à des doses correspondant à celles de la toxicité maternelle.
Les résultats des études de toxicité générale ne suggèrent pas d'effets nocifs sur les organes reproducteurs masculin ou féminin. Aucune étude spécifique n'a été menée pour évaluer la fertilité, la toxicité périnatale et le potentiel carcinogène.
Remarques particulières
Incompatibilités
Ce médicament ne doit pas être mélangé à d'autres médicaments, excepté ceux mentionnés dans «Remarques concernant la manipulation».
Stabilité
Flacon de poudre non ouvert:
Ce médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.
Dispersion reconstituée:
La stabilité chimique et physique a été démontrée pendant 6 heures jusqu'à 25 °C.
Du point de vue microbiologique, un usage immédiat est recommandé. Si la dispersion après préparation n'est pas utilisée immédiatement, les conditions et délais de conservation de la dispersion reconstituée, filtrée et diluée relèvent de la responsabilité de l'utilisateur. La dispersion ne peut pas être conservée pendant plus de 6 heures à max. 25 °C. Ne pas conserver la dispersion au réfrigérateur et ne pas la congeler.
Remarques concernant le stockage
Conserver au réfrigérateur (2-8 °C). Ne pas congeler.
Conserver le flacon dans l’emballage extérieur afin de le protéger de la lumière.
Pour connaître les conditions de conservation du médicament reconstitué, voir «Stabilité».
Remarques concernant la manipulation
La dispersion prête à être perfusée doit être préparée dans des conditions d’asepsie.
MEPACT doit être reconstitué, filtré au moyen du filtre fourni, puis dilué avant toute administration. La dispersion pour perfusion reconstituée, filtrée et diluée est une dispersion liposomale opaque, homogène, de couleur blanche à blanc cassé, exempte de particules visibles, de mousse et de dépôts lipidiques.
Après la reconstitution, le filtrage au moyen du filtre fourni et la dilution, MEPACT est administré par perfusion intraveineuse sur une période d'1 heure.
Chaque flacon doit être reconstitué avec 50 ml d’une solution injectable de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%). Après reconstitution, chaque ml de dispersion dans le flacon contient 0,08 mg de mifamurtide. Le volume de dispersion reconstituée correspondant à la dose calculée est extrait au moyen du filtre fourni et ensuite dilué avec 50 ml supplémentaires de solution pour injection contenant 9 mg/ml (0,9%) de chlorure de sodium conformément aux instructions détaillées figurant ci-dessous.
Instructions pour la préparation de MEPACT pour injection par voie intraveineuse
Matériel fourni dans chaque emballage
-
MEPACT poudre pour dispersion à diluer pour dispersion pour perfusion (flacon).
-
filtre pour MEPACT
Matériel nécessaire mais non fourni
-
une poche de 100 ml de solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection
-
une seringue stérile à usage unique de 60 ou 100 ml avec système luer-lock
-
deux aiguilles à injection stériles de calibre moyen (18G)
Il est recommandé de reconstituer la dispersion liposomale sous une hotte à flux laminaire, dans des conditions d’asepsie, et de porter des gants stériles.
La poudre lyophilisée doit atteindre une température de 20 à 25 °C avant d'être reconstituée, filtrée au moyen du filtre fourni et diluée. Cette procédure requiert environ 30 minutes.
1. Retirer la capsule du flacon et nettoyer le bouchon à l'aide d'une compresse imbibée d'alcool.
2. Sortir le filtre de son emballage, et retirer la capsule du perforateur-filtre. Insérer fermement le perforateur dans le septum du flacon jusqu'à ce qu'il soit solidement positionné. Ne pas enlever la capsule du raccord luer du filtre à cette étape.
3. Déballer la poche de 100 ml de solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection, l'aiguille et la seringue (non fournis).
4. Nettoyer à l'aide d'une compresse imbibée d'alcool la zone où sera insérée l'aiguille sur la poche de solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection.
5. À l'aide de l'aiguille et de la seringue, extraire de la poche 50 ml de solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection.
6. Une fois l'aiguille extraite de la seringue, fixer la seringue au filtre en ouvrant la capsule du raccord luer du filtre (figure 1).

figure 1
7. Injecter la solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection dans le flacon en pressant lentement et fermement le piston de la seringue. Le filtre et la seringue ne peuvent pas être retirés du flacon.
8. Ne pas manipuler le flacon pendant une minute afin de garantir la dissolution complète de la substance lyophilisée.
9. Ensuite, secouer le flacon vigoureusement pendant une minute tout en maintenant le filtre et la seringue attachés. Pendant cette étape, les liposomes se forment spontanément (figure 2).

figure 2
10. Retourner le flacon, puis extraire la dose souhaitée en tirant lentement le piston de la seringue (figure 3). Chaque ml de dispersion reconstituée contient 0,08 mg de mifamurtide. Le volume de dispersion à extraire pour obtenir les quantités posologiques est calculé comme suit:
Volume à extraire = [12,5 × la dose calculée (mg)] ml
Les volumes correspondant à certaines posologies fréquentes prises comme exemple sont indiqués ci-dessous:
Dose |
Volume |
1,0 mg |
12,5 ml |
2,0 mg |
25 ml |
3,0 mg |
37,5 ml |
4,0 mg |
50 ml |

figure 3
11. Ensuite, extraire la seringue du filtre et fixer une aiguille neuve sur la seringue remplie de dispersion. Nettoyer le point d'injection de la poche de perfusion au moyen d'un tampon imbibé d'alcool et injecter la dispersion dans la seringue dans la poche originale contenant les 50 ml de solution de chlorure de sodium à 9 mg/ml (0,9%) pour injection (figure 4).

figure 4
12. Agiter la poche délicatement pour mélanger la solution.
13. Indiquer l'identifiant du patient, l'heure et la date sur l'étiquette de la poche contenant la solution liposomale reconstituée, filtrée et diluée.
14. La stabilité chimique et physique a été démontrée pendant 6 heures à température ambiante (approximativement entre 20 et 25 °C).
15. Du point de vue microbiologique, le produit devrait être utilisé immédiatement. Dans le cas contraire, les conditions et délais de conservation avant utilisation relèvent de la responsabilité de l'utilisateur et le produit ne doit pas être conservé pendant plus de 6 heures à température ambiante.
16. La dispersion liposomale est injectée par voie intraveineuse pendant environ une heure.
Élimination
Aucune condition particulière.
Numéro d’autorisation
60721 (Swissmedic).
Titulaire de l’autorisation
Takeda Pharma AG, Freienbach.
Mise à jour de l’information
Août 2016.
Présentation
|
Quantité |
CHF |
Cat. de remise |
Cat. de remboursement |
MEPACT subst sèche 4 mg |
flacon 1 pce |
|
A |
|
Description
Un flacon contient 4 mg de mifamurtide. Un filtre stérile à usage unique est inclus.