La posologie et le mode d'administration varient selon le protocole thérapeutique utilisé.
En cas d'extravasation, l'administration sera interrompue immédiatement.
Modalités de manipulation
La préparation des solutions injectables de cytotoxiques doit être obligatoirement réalisée par un personnel spécialisé et entraîné ayant une connaissance des médicaments utilisés, dans des conditions assurant la protection de l'environnement et surtout la protection du personnel qui manipule. Elle nécessite un local de préparation réservé à cet usage. Il est interdit de fumer, de manger, de boire dans ce local. Les manipulateurs doivent disposer d'un ensemble de matériel approprié à la manipulation, notamment blouses à manches longues, masques de protection, calot, lunettes de protection, gants à usage unique stériles, champs de protection du plan de travail, conteneurs et sacs de collecte des déchets. Les excréta et les vomissures doivent être manipulés avec précaution. Les femmes enceintes doivent être averties et éviter la manipulation des cytotoxiques. Tout contenant cassé doit être traité avec les mêmes précautions et considéré comme un déchet contaminé. L'élimination des déchets contaminés se fait par incinération dans des conteneurs rigides étiquetés à cet effet.
Ces dispositions peuvent être envisagées dans le cadre du réseau de cancérologie (circulaire DGS/DH/98 N° 98/188 du 24 mars 1998) en collaboration avec toute structure adaptée et remplissant les conditions requises.
Le flacon de cytarabine est présenté dans un emballage de protection plastique rigide en polypropylène muni d'un bouchon à vis et d'un système de fixation du flacon (Onko-Safeos)
Exempt de substances cytotoxiques sur sa surface extérieure, Onko-Safeos permet de réduire les risques de casse, de fuite et de contamination chimique lors de la manipulation des produits d'oncologie EBEWE.
Onko-Safeos est décliné en 3 tailles distinctes : 20 ml, 50 ml et 100 ml.
A doses conventionnelles
La cytarabine peut être utilisée par différentes voies d'administration:
• Voie I.V. en injection ou en perfusion directe: lorsque la cytarabine est administrée rapidement, les doses injectées peuvent être plus importantes que celles qui le seraient par perfusion lente: ceci est dû à l'inactivation rapide du produit et à sa durée de contact très courte avec les cellules néoplasiques et normales sensibles.
• Voie sous-cutanée: la cytarabine est particulièrement bien tolérée par cette voie. On observe très rarement des douleurs et inflammations aux points d'injection.
• Voie intrarachidienne: la cytarabine est utilisée dans le traitement préventif et curatif des localisations méningées des leucémies aiguës lymphoblastiques de l'enfant.
Quelle que soit la voie d'administration: l'expérience clinique acquise suggère que les résultats obtenus par la cytarabine dépendent étroitement des modifications posologiques de façon à détruire le plus de cellules blasiques avec le moins d'effet toxique.
Une association polychimiothérapique entraîne des modifications de posologie pour chacun des constituants du protocole.
SCHEMA THERAPEUTIQUE:
Différents schémas thérapeutiques utilisant la cytarabine ont été proposés:
Leucémies aiguës myéloïdes
Les posologies données en mg/m2 de surface corporelle sont utilisables chez l'adulte et l'enfant.
• Traitement d'induction: chimiothérapie d'association (toujours avec une anthracycline, parfois avec d'autres antinéoplasiques): 100 à 200 mg/m /jour pendant 5 à 7 jours, en 2 cures séparées de 2 à 4 semaines (en fonction des résultats thérapeutiques et de la tolérance).
• Traitement d'entretien et réinduction: des réinductions peuvent être faites avec le même protocole de chimiothérapie que celui qui a permis d'obtenir la rémission. Les cycles sont alors plus espacés et les doses inférieures.
La voie sous-cutanée peut être utilisée dans les traitements d'entretien par exemple: 120mg/m2/semaine, administrés en 1 à 2 fois.
Leucémies aiguës lymphoblastiques
• Traitement d'induction et d'entretien: les protocoles utilisés sont assez voisins de ceux du traitement des leucémies aiguës myéloïdes. Ils utilisent des associations comprenant principalement: cytarabine-vincristine-prednisolone.
• Traitement des localisations méningées par voie intrarachidienne
A titre préventif, on propose: cytarabine: 20 à 30 mg/m2, parfois associée au méthotrexate et à l'hydrocortisone.
Pour l'enfant de moins de 3 ans, la dose de cytarabine est de 30 mg/m2.
A titre curatif, on utilise habituellement la dose de 20 mg/m2 une à deux fois par semaine.
A hautes doses
La cytarabine doit être administrée en milieu hospitalier, sous stricte surveillance médicale.
Elle est administrée en perfusion d'une durée de 1 à 3 heures, dans 250 ou 500 ml de solution isotonique de glucose ou de solution isotonique de chlorure de sodium, à une posologie de 2 à 3 g/m2 toutes les 12 heures; soit 4 à 6 g/m2/24 heures pendant 6 jours (soit 12 doses au total par cure).
La fréquence des cures est fonction du résultat thérapeutique et de la toxicité hématologie et extra-hématologique.
Des contrôles répétés, sanguins et médullaires devront être effectués, surtout en début de traitement. Les fonctions hépatiques et rénales seront également surveillées.
L'adaptation de la posologie se fait en fonction des résultats des examens sanguins et médullaires. Habituellement le traitement est interrompu si:
• les plaquettes sont inférieures à 50 000/mm3
• les polynucléaires neutrophiles sont inférieurs à 1000-1500/mm3
La reprise du traitement se fait dès que les chiffres des numérations le permettent et dès que les cellules blastiques réapparaissent dans le sang ou dans la moelle. Le fait d'attendre la normalisation de la numération pour reprendre le traitement est préjudiciable au contrôle ultérieur de la maladie.
Les posologies seront aussi modifiées en cas de phénomènes toxiques autres qu'hématologiques et en cas d'association à d'autres agents chimiothérapiques.
La cytarabine peut être utilisée en monothérapie et en association. Différents schémas thérapeutiques ont été utilisées. A titre indicatif: l'ARAC-C, à la dose de 3 g/m2 en perfusion I.V. de 1 à 3 heures toutes les 12 heures pendant 4 à 6 jours a pu être associée à de l'adriamycine (30 mg/m2 J6 et J7), à de l'asparaginase (6.000 unités/m2), à de la rubidazone, à de l'AMSA (150 à 200 mg/m2/jour x 3), avec des résultats thérapeutiques significatifs. La toxicité hématologique est souvent plus prononcée, de même que la toxicité digestive, notamment sous forme de mucite.
Absence d'information dans l'AMM.