RILUTEK : ses indications
RILUTEK est indiqué pour prolonger la durée de vie ou pour retarder le recours à la ventilation mécanique assistée chez les patients atteints de sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Les essais cliniques ont montré que RILUTEK augmente la survie des patients atteints de SLA (voir rubrique Propriétés pharmacodynamiques). La définition de la survie était : patient vivant, non intubé pour ventilation mécanique assistée et non trachéotomisé.
Aucune action thérapeutique sur les fonctions motrices, la fonction respiratoire, les fasciculations, la force musculaire et les symptômes moteurs n'a été mise en évidence. RILUTEK n'a pas montré d'effet bénéfique aux stades avancés de la SLA.
L'efficacité et la sécurité d'emploi de RILUTEK n'ont été étudiées que dans la SLA. Par conséquent, RILUTEK ne doit pas être utilisé chez les patients atteints d'une autre forme de maladie du motoneurone.
RILUTEK : pathologies pour lesquelles il peut-être prescrit
•Sclérose latérale amyotrophique |
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Classe thérapeutique |
Neurologie-psychiatrie |
Principes actifs |
Riluzole |
Excipients |
Noyau :Calcium hydrogénophosphate,Cellulose microcristalline (E460),Silice (E551),Magnésium stéarate (E572),Croscarmellose sodique (E468),Pelliculage :Hypromellose (E464),Macrogol,Titane dioxyde (E171) |
Statut |
Médicament soumis à prescription médicale |
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Tx de remboursement SS |
65 % |
Laboratoire |
Sanofi-Aventis France |
RILUTEK : sa posologie
Le traitement par RILUTEK ne doit être initié que par des praticiens spécialistes expérimentés dans la prise en charge des maladies du motoneurone.
La posologie quotidienne recommandée chez l'adulte ou la personne âgée est de 100 mg (50 mg toutes
les douze heures).
Aucun bénéfice supplémentaire significatif ne peut être attendu à posologie supérieure.
Populations à risque
Enfants: l'usage de RILUTEK n'est pas recommandé chez l'enfant, en l'absence de données sur l'efficacité et la sécurité d'emploi du riluzole dans les maladies neurodégénératives de l'enfant ou de l'adolescent.
Insuffisants rénaux: l'usage de RILUTEK n'est pas recommandé chez les insuffisants rénaux en raison de l'absence d'étude à dose répétée réalisée chez ce type de patients (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Personnes âgées: compte tenu des données pharmacocinétiques, il n'y a pas de recommandation particulière pour l'utilisation du RILUTEK dans cette population.
Patients avec insuffisance hépatique: (voir rubrique Contre-indications, rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi, et rubrique Propriétés pharmacocinétiques).
RILUTEK : son aspect et forme
Les comprimés sont oblongs, blancs et portent la mention «RPR 202» gravée sur une de leurs faces.
RILUTEK : comment ça marche
Classe pharmacothérapeutique : autres médicaments du système nerveux, code ATC : N07XX02.
Bien que la pathogénèse de la SLA ne soit pas totalement élucidée, il semble que le glutamate (principal neurotransmetteur excitateur du système nerveux central) joue un rôle dans la mort cellulaire liée à la maladie.
Le riluzole agirait par inhibition de processus glutamatergiques. Le mécanisme d'action est incertain.
Essais cliniques
Dans un essai randomisé, 155 patients ont reçu soit du riluzole à la dose de 100 mg/jour (50 mg deux fois par jour), soit du placebo et ont été suivis pendant une durée de 12 à 21 mois. La survie, telle que définie ci-dessus (second paragraphe de la rubrique Indications thérapeutiques), a été significativement augmentée chez les patients recevant le riluzole comparativement au groupe placebo. La médiane de survie a été de 17,7 mois pour les patients recevant le riluzole contre 14,9 mois pour le groupe placebo.
Dans une étude dose-réponse, 959 patients atteints de SLA ont été randomisés en quatre groupes : riluzole 50, 100 ou 200 mg/jour et placebo, et ont été suivis pendant 18 mois. Chez les patients traités par 100 mg/jour de riluzole, la survie a été significativement augmentée par rapport à celle des patients recevant le placebo. L'effet du riluzole à la dose de 50 mg/jour n'a pas été statistiquement différent du placebo, l'effet du riluzole à la dose de 200 mg/jour a été comparable à l'effet observé avec 100 mg/jour. La médiane de survie a été d'environ 16,5 mois pour les patients recevant le riluzole 100 mg/jour contre 13,5 mois pour le groupe placebo.
Dans un essai en groupe parallèle, réalisé en vue d'évaluer l'efficacité et la tolérance du riluzole chez des malades à un stade avancé de la maladie, la durée de survie et les fonctions motrices n'ont pas étésignificativement différentes dans le groupe recevant le riluzole et dans le groupe placebo. Dans cette étude, la majorité des patients avaient une capacité vitale inférieure à 60 %.
Dans un essai randomisé en double-aveugle contre placebo, réalisé en vue d'évaluer l'efficacité et la tolérance du riluzole chez des patients japonais, 204 malades ont reçu soit du riluzole à la dose de 100 mg/ jour (50 mg deux fois par jour), soit du placebo et ont été suivis pendant 18 mois. Dans cette étude, l'efficacité a été évaluée sur l'incapacité à se déplacer seul, sur l'atteinte fonctionnelle des membres supérieurs, la trachéotomie, le recours à la ventilation assistée, l'alimentation par sonde gastrique ou la mort. La survie sans trachéotomie dans le groupe de patients traités par riluzole n'a pas été significativement différente de celle du groupe placebo. Cependant, la puissance de cette étude à détecter des différences entre les groupes de traitements était faible. Une méta-analyse incluant cette étude et celles décrites plus haut montre un effet du riluzole par rapport au placebo moins marqué sur la survie, mais les différences sont toujours statistiquement significatives.
Conduite à tenir pour les conducteurs de véhicules
Les patients doivent être informés du risque d'étourdissements ou de vertiges ; la conduite de véhicule et l'utilisation de machines leur seront déconseillées en cas de survenue de ces effets.
Les effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines n'ont pas été étudiés.
RILUTEK : ses contre-indications
Hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients.
Maladie hépatique ou taux de transaminases supérieur à 3 fois la limite supérieure de la normale avant la mise en route du traitement.
Femme enceinte ou allaitante.
RILUTEK : ses précautions d'emploi
Dysfonctionnement hépatique:
Le riluzole doit être utilisé avec prudence chez les patients ayant des antécédents de dysfonctionnement hépatique, ou chez les patients présentant une légère élévation des transaminases sériques (ALAT/SGPT ; ASAT/SGOT jusqu'à 3 fois la limite supérieure de la normale), de la bilirubine et/ou des gamma-glutamyl transférases (GGT). Une perturbation de plusieurs paramètres hépatiques (en particulier taux de bilirubine élevé) doit faire déconseiller l'utilisation de riluzole (voir rubrique Effets indésirables).
Du fait du risque hépatique, le taux de transaminases sériques, dont les ALAT (SGPT), doit être contrôlé avant la mise sous traitement et pendant la durée du traitement par le riluzole. Les ALAT doivent être dosées tous les mois pendant les 3 premiers mois, puis tous les 3 mois pendant la première année et périodiquement ensuite. Ce suivi devra être plus fréquent chez les patients dont le taux d'ALAT s'élève sous traitement.
Le traitement par le riluzole devra être interrompu si les taux d'ALAT s'élèvent jusqu'à 5 fois la limite supérieure de la normale ou au-delà. Les effets d'une réduction posologique ou d'une réadministration ultérieure chez les patients dont le taux de ALAT a atteint ou dépassé 5 fois la limite supérieure de la normale, ne sont pas connus. Toute réadministration du riluzole chez ces patients est donc déconseillée.
Neutropénie:
Les patients doivent être avertis qu'il convient d'informer leur médecin de toute maladie fébrile. La survenue d'une maladie fébrile doit entraîner un contrôle de la numération formule sanguine et une interruption du traitement par riluzole en cas de neutropénie (voir rubrique Effets indésirables).
Maladie interstitielle pulmonaire:
Des cas de maladie interstitielle pulmonaire, pour certains sévères, ont été rapportés chez des patients traités avec riluzole (voir rubrique Effets indésirables). Devant l'apparition de symptômes respiratoires tels que toux sèche et/ou dyspnée, une radiographie pulmonaire doit être réalisée. En cas de signes évocateurs d'une maladie interstitielle pulmonaire (opacités pulmonaires diffuses bilatérales), le riluzole doit être immédiatement arrêté. Dans la majorité des cas rapportés, les symptômes disparaissent après l'arrêt du produit et sous traitement symptomatique.
Insuffisants rénaux:
Aucune étude à dose répétée n'a été réalisée chez les patients ayant une insuffisance rénale (voir rubrique Posologie et mode d'administration).
RILUTEK : Ses interactions
Il n'y a pas eu d'études cliniques évaluant les interactions du riluzole avec d'autres médicaments.
Des études in vitro utilisant des préparations à base de microsomes hépatiques humains suggèrent que le CYP 1A2 est le principal isoenzyme impliqué dans le métabolisme oxydatif initial du riluzole. Les inhibiteurs du CYP 1A2 (dont la caféine, le diclofenac, le diazépam, la nicergoline, la clomipramine, l'imipramine, la fluvoxamine, la phénacétine, la théophylline, l'amitriptyline et les quinolones) peuvent potentiellement diminuer le taux d'élimination du riluzole, tandis que les inducteurs du CYP 1A2 (dont la fumée de cigarette, la nourriture fumée au charbon de bois, la rifampicine et l'oméprazole) pourraient augmenter le taux d'élimination du riluzole.
RILUTEK : Ses incompatibilités
Sans objet.
En cas de surdosage
Des cas isolés de symptômes psychiatriques et neurologiques, encéphalopathie toxique aiguë s'accompagnant d'un état stuporeux, coma et méthémoglobinémie ont été observés.
En cas de surdosage, un traitement symptomatique devra être mis en oeuvre.
Grossesse - Allaitement
RILUTEK est contre-indiqué (voir rubrique Contre-indications) en cas de grossesse (voir rubrique Données de sécurité préclinique). Il n'y a pas d'expérience clinique d'utilisation du riluzole chez la femme enceinte.
RILUTEK est contre-indiquée (voir rubrique Contre-indications) chez la femme qui allaite (voir rubrique Données de sécurité préclinique). Le passage du riluzole dans le lait maternel humain n'est pas connu.
RILUTEK : ses effets indésirables
Dans les essais cliniques de phase III conduits chez les patients atteints de SLA et traités par riluzole, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés ont été asthénie, nausées et anomalies des paramètres biologiques hépatiques.
Les effets indésirables sont indiqués ci-dessous et classés selon la fréquence définie par la convention suivante : très fréquent (≥1/10), fréquent (≥1/100 à <1/10), peu fréquent (≥1/1000 à <1/100), rare (≥1/10 000 à <1/1000), très rare (<1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être pas estimée sur la base des données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Peu fréquent : anémie
Fréquence indéterminée: neutropénie sévère (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi)
Affections du système immunitaire
Peu fréquent : réaction de type anaphylactique, angioedème
Affections du système nerveux
Fréquent : céphalées, étourdissements, paresthésie buccale et somnolence
Affections cardiaques
Fréquent : tachycardie
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Rare : maladie interstitielle pulmonaire (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi)
Affections gastro-intestinales
Très fréquent : nausées
Fréquent : diarrhée, douleur abdominale, vomissements
Peu fréquent : pancréatite
Affections hépatobiliaires
Très fréquent : anomalies des paramètres biologiques hépatiques*. L'élévation des alanine-aminotransférases apparaissait généralement dans les trois premiers mois du traitement par riluzole. Elle a été habituellement transitoire et leur niveau est revenu à une valeur inférieure à 2 fois la limite supérieure de la normale après 2 à 6 mois malgré la poursuite du traitement. Ces élévations peuvent être associées à un ictère. Chez les patients des études cliniques (n=20) présentant une élévation des ALAT supérieure à 5 fois la limite supérieure de la normale (LSN), le traitement a été interrompu et leur niveau est revenu à une valeur inférieure à 2 fois la LSN dans les 2 à 4 mois dans la plupart des cas (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
Fréquence indéterminée : hépatite
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Très fréquent : asthénie
Fréquent : douleur
* les données d'études indiquent que les patients asiatiques peuvent être plus susceptibles de présenter des anomalies des tests biologiques hépatiques- 3,2% (194/5995) des patients asiatiques et 1,8% (100/5641) des patients caucasiens.