Le traitement doit être instauré et surveillé par un médecin spécialiste ayant l'expérience du diagnostic et du traitement du CAPS.
Après avoir été correctement formés à la technique d'injection et si leur médecin la juge appropriée, l'administration d'Ilaris peut être effectuée par les patients eux-mêmes. Le cas échéant un suivi médical peut être mis en place.
Adultes, adolescents et enfants âgés de 4 ans et plus
Dans le CAPS, la dose recommandée d'Ilaris est de 150 mg chez les patients pesant plus de 40 kg et de 2 mg/kg chez les patients pesant ≥ 15 kg et ≤ 40 kg. Elle doit être administrée par injection sous-cutanée toutes les huit semaines en dose unique.
Une semaine après le début du traitement, l'administration d'une deuxième dose de 150 mg ou d'une posologie à 2 mg/kg d'Ilaris peut être envisagée en l'absence de réponse clinique satisfaisante (résolution du rash cutané et des autres symptômes inflammatoires généralisés). Dans ce cas, s'il a été obtenu une réponse totale au traitement, le schéma posologique augmenté doit être maintenu (300 mg ou 4 mg/kg). Il n'y a pas d'expérience pour des doses supérieures à 600 mg administrée toutes les 8 semaines. L'expérience clinique d'une administration pour des intervalles de moins de 4 semaines est limitée.
Populations particulières
Population pédiatrique
En l'absence de données cliniques, Ilaris ne doit pas être utilisé chez l'enfant en dessous de 4 ans ou pesant moins de 15 kg.
Sujets âgés
L'expérience clinique chez les patients de plus de 65 ans est limitée, par conséquent la prudence est recommandée.
Insuffisance hépatique
Ilaris n'a pas été étudié chez les patients atteints d'insuffisance hépatique.
Insuffisance rénale
Aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients atteints d'insuffisance rénale.
L'expérience clinique chez ces patients est toutefois limitée.
Pour des instructions sur l'utilisation et la manipulation de la solution reconstituée, voir rubrique
Instructions pour l'utilisation, la manipulation et l'élimination.
ILARIS : son aspect et forme
La poudre est de couleur blanche.
ILARIS : comment ça marche
Classe pharmacothérapeutique : Inhibiteurs des interleukines, code ATC : L04AC08
Une autorisation de mise sur le marché « sous circonstances exceptionnelles » a été délivrée pour ce médicament. En raison de la rareté de cette maladie, il n'a en effet pas été possible d'obtenir des informations complètes sur sur ce médicament. Selon leurs disponibilités, l'Agence européenne du médicament (EMEA) réévaluera annuellement l'ensemble des nouvelles informations et procèdera, si nécessaire, à la mise à jour de ce RCP.
Mécanisme d'action
Le canakinumab est un anticorps monoclonal entièrement humain dirigé contre l'interleukine-1 bêta (IL-1ß) humaine d'isotype IgG1/κ. Le canakinumab se lie avec une haute affinité à l'IL-1 bêta humaine et neutralise son activité biologique en inhibant son interaction avec les récepteurs à l'IL-1, empêchant ainsi l'activation génique induite par l'IL-1 bêta et la synthèse de médiateurs inflammatoires.
Effets pharmacodynamiques
Lors des études cliniques, il a été observé chez les patients atteints de CAPS qui présentaient une surproduction non contrôlée de l'IL-1 bêta, une réponse rapide au traitement par le canakinumab ;, des paramètres biologiques comme une élévation du taux de protéine C réactive (CRP) et de protéine amyloïde sérique A (SAA), un nombre élevé de neutrophiles et de plaquettes et une hyperleucocytose s'étant rapidement normalisés.
Données cliniques
L'efficacité et la sécurité d'utilisation du canakinumab ont été démontrées chez des patients atteints de CAPS qui présentaient des niveaux variables de sévérité de la maladie et différents phénotypes (incluant FCAS/FCU, MWS et NOMID/CINCA). Seuls les patients avec une mutation NLRP3 confirmée ont été inclus dans l'étude pivotale.
Dans l'étude de phase I/II, le délai d'action du traitement par le canakinumab a été rapide, avec la disparition ou une amélioration clinique significative des symptômes dans les 24 heures suivant l'administration. L'augmentation des paramètres biologiques comme les taux de CRP et de SAA, de neutrophiles et de plaquettes s'est rapidement normalisée en quelques jours après l'injection de canakinumab.
L'étude pivotale était une étude multicentrique de 48 semaines différenciée en trois phases, une période en ouvert de 8 semaines (partie I), une période randomisée en double aveugle contrôlée contre placebo de 24 semaines (partie II) et une période en ouvert de 16 semaines (partie III). L'objectif de l'étude était d'évaluer l'efficacité, la sécurité d'utilisation et la tolérance du canakinumab (150 mg ou 2 mg/kg toutes les 8 semaines) chez les patients atteints de CAPS.
- Partie I : une réponse totale au traitement par le canakimumab à la fois clinique et sur les
biomarqueurs (définie par un critère composite associant l'évaluation globale de la maladie
auto-inflammatoire par le médecin, des lésions cutanées inférieure ou égale au score minimal
et des taux de CRP ou SAA < 10 mg/litre) a été observée chez 97 % des patients et est
apparue dans les 7 jours suivant le début du traitement. Des améliorations significatives de
l'évaluation clinique de l'activité de la maladie auto-inflammatoire par le médecin ont été
observées : évaluation globale de l'activité de la maladie auto-inflammatoire, évaluation des
lésions cutanées (éruptions urticariennes), arthralgies, myalgies, céphalées/migraine,
conjonctivite, fatigue/malaise, évaluation des autres symptômes associés et évaluation des
symptômes par le patient.
- Partie II : durant cette phase de l'étude pivotale, le critère principal était défini comme le
pourcentage de patients présentant une rechute/poussée de la maladie : aucun (0%) des
patients randomisés sous canakimumab n'a fait de poussées en comparaison avec le
pourcentage de 81 % des patients randomisés sous placebo.
- Partie III : chez les patients sous placebo dans la partie II qui avaient présenté des poussées,
les réponses cliniques et biologiques ont été restaurées et maintenues après l'administration
de canakimumab durant la phase d'extension en ouvert.
Tableau 2. Tableau résumé de l'efficacité durant l'étude pivotale de phase III contrôlée contre placebo (partie II)
Période contrôlée contre placebo (partie II) de l'étude pivotale de phase III |
|
Canakinumab
n = 15 |
Placebo
n = 16 |
Valeur P |
Critère principal (poussées) |
|
|
|
Pourcentage de patients ayant présenté une poussée de la maladie dans la partie II |
0 (0 %) |
13 (81 %) |
< 0,001 |
Marqueurs inflammatoires* |
|
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Protéine C réactive, mg/l |
1,10 (0,40) |
19,93 (10,50) |
< 0,001 |
Serum Amyloïde A, mg/l |
2,27 (-0,20) |
71,09 (14,35) |
0,002 |
* modification moyenne (médiane) depuis le début de la partie II |
|
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Il a été observé le maintien de l'efficacité pendant plus de 3 ans chez les quatre premiers patients qui ont poursuivi le traitement par le canakinumab.
Aucun anticorps contre le canakinumab n'a été détecté chez les patients atteints de CAPS traités par le canakinumab.
Population pédiatrique
Au total, 23 patients pédiatriques âgés de 4 à 17 ans (dont la moitié environ ont été traités avec une posologie adaptée en fonction du poids) ont été inclus dans les études CAPS avec le canakinumab. Globalement, le profil d'efficacité, de sécurité d'emploi et de tolérance du canakinumab chez les patients pédiatriques a été comparable à celui observé chez les patients adultes.
L'Agence Européenne du Médicament a accordé un délai au laboratoire pour l'obligation de soumission des résultats d'études effectuées chez un ou plusieurs sous-groupe de population pédiatrique atteints de syndrome périodique associé à la cryopyrine (CAPS) traités par Ilaris. Voir rubrique
Posologie et mode d'administration pour l'utilisation chez les enfants.
Conduite à tenir pour les conducteurs de véhicules